Joseph-la-tache

Analyse d’un extrait de la pièce Naissances

Naissances

Parcours à travers l’Espace Libre de cinq installations de microthéâtre.

du 30 novembre au 18 décembre 2010.

Auteurs et interprètes: Francine Alepin, Gary Boudreault, Simon Boulerice, Stéphane Demers et Catherine Vidal (assistée à l'écriture par Alexis Martin).
Animation et édition: Daniel Brière et Alexis Martin
Scénographie: Michel Ostaszewski
Éclairages: Erwann Bernard
Conception sonore: Benoît Durand-Jodoin
Collaboration accessoires: Julie Emery
Régie: Michel Forget
Direction technique: Geoffrey Levine
Direction de production: Isabelle Gingras
Direction technique Espace Libre: Conrad St-Gelais
Équipe technique: Émilie Bibeau, Olivier Chopinet, Philippe de Launière, Réal Dorval, Félix Gamache, Thomas Godefroid, Sylvain Ratelle
Graphisme: Daniel Raiche
Hôtesse, Fannie Labonté

Contexte et situation/présentation de l’extrait

Naissances est un amalgame de cinq soli d’acteurs se mettant en scène eux-mêmes sur le thème de la naissance. Nous avons choisi de nous pencher sur le solo de Catherine Vidal intitulé Joseph-la-tache. Ce dernier, à cause de sa structure narrative très claire et sa complexité, nous a semblé le plus propice à une analyse intéressante. De plus, les documents fournis pour cet extrait nourrissent les conclusions à tirer de cette oeuvre, ce qui n’est pas le cas des autres soli.

L’auteure, Catherine Vidal, vit à Montréal et a récemment terminé ses études au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Après avoir participé à plusieurs spectacles en tant que comédienne, elle a signé le texte, la mise en scène et la scénographie de plusieurs productions qui ont enrichi notre scène locale. Ce théâtre d’objets aux accents à la fois vieillots et oniriques se situe donc encore au début de son oeuvre très prometteuse.  La représentation à laquelle nous avons assisté était bien entendu la création première du texte.

Fable

Nous nous attarderons sur un extrait en particulier du spectacleNaissances. Ce petit spectacle de 12 minutes raconte l’histoire d’un petit garçon, Joseph, né avec une grosse tache de naissance sur le visage. Fier de cette dernière, il se désole quand, en grandissant, il s’aperçoit qu’elle a disparu. Il part donc à sa recherche en passant de l’autre côté de son miroir.

Le personnage de l’histoire de Catherine Vidal, Le petit Joseph, se promène d’un univers à l’autre, où il rencontre plusieurs autres Joseph.

D’abord, Joseph le charpentier, père de Jésus-Christ. Il arrive dans son étable à la nuit de la nativité, alors qu’il est entouré de son nouveau-né, de Marie et des animaux de l’étable. Sa tache de naissance en fuite prend alors l’apparence d’une couverture. Puis, elle s’enfuit encore!

Ensuite, il arrive dans la Russie de Joseph Staline, et y rencontre la petite fille de ce dernier qui se cache dans son bureau et qui veut avoir des biscuits. Staline s’aperçoit alors de la présence d’un pays qu’il n’avait pas remarqué sur sa carte géographique. Mais non! En fait, c’est sa tache… qui s’enfuit encore vers…

Un théâtre! Le petit Joseph la suit donc, et rencontre une ballerine qui danse dans un décor représentant une énorme fleur. Un peu plus loin, Joseph voit le grand pianiste français Joseph Maurice-Ravel, dont la mélancolie est personnifiée par la tache de Joseph.

La tache se sauve vers le bateau de pêcheurs du roman de Joseph Conrad, écrivain slave du XIXe siècle. Le marin tente d’attraper un poisson téméraire, qui n’est nul autre que sa tache. Joseph plonge pour la rattraper.

C’est alors que le petit Joseph aboutit dans le monde du Procès de Kafka. Dans un bureau administratif, Joseph K tente de découvrir le motif de son arrestation. Mais on lui refuse l’accès à tout document. La tache de naissance émane d’un de ces derniers, et le petit Joseph continue sa poursuite.


C’est alors que, finalement, on se retrouve dans l’atelier de Joseph Cornell, dont l’oeuvre rappelle énormément la scénographie du spectacle.  Il lui dit que sa tache est dans une de ses boîtes, mais que le petit doit choisir: Abandonner sa tache pour toujours et retourner dans sa chambre, ou rester avec sa tache dans une boîte pour l’éternité.

Joseph choisit d’entrer dans la boîte avec la tache.

Convaincu qu’il pourra un jour s’en échapper.

 

Schéma de la construction dramatique et micro-unités de l’extrait

Toutes les parties de l’histoire sont accompagnées d’une narration continue et de musique.

Première partie

le temps n’est pas continu, c’est l’exposition et l’élément déclencheur. On met en contexte les événements des années précédentes afin que le spectateur comprenne les enjeux. Ces deux tableau

Tableau 1: Boite des portraits.

Présentation du petit Joseph. Disparition de la tache du petit Joseph

Deuxième partie

La fuite de la tache. Établissement de la quête: retrouver la tache. Péripéties. Chronologie linéaire d’un tableau à l’autre.

Tableau 2:  La chambre du petit Joseph

Tableau 3: Joseph le charpentier

Tableau 4:  Joseph Staline

Tableau 5:  Joseph-Maurice Ravel

Vieillissement de la tache

Tableau 6: Joseph Conrad

Tableau 7: Joseph K

Troisième partie

Dénouement. La tache a élu domicile dans une des boîte de l’atelier de Cornell. Choix du Petit Joseph.

Tableau 8: Joseph Cornell

Tableau 9: Joseph a retrouvé sa tache

Il est enfermé dans une boîte, et jure de trouver un moyen d’en sortir. Il n’est plus question de la tache. Situation finale.

Le tout se déroule dans un espace-castelet composé de diverses boîtes et bi-dimensionnel.

Fond objectif

Monde extérieur: L’élément qui domine le monde extérieur est sans doute la narration. On peut observer plusieurs lieux dans lesquels la voix narrative présente au public le personnage principal et son histoire. On assiste donc objectivement à la poursuite d’une tache de naissance qu’effectue le petit Joseph. On voit le personnage passer d’un tableau de chambre à coucher à celui d’une étable, et ainsi de suite. Comme il s’agit de marionnettes miniatures montées sur fils de fer, on ne voit pas les personnage faire les actions de l’histoire ou encore parler lors des dialogues. On ne voit que les déplacements majeurs.

Le monde intérieur: Le personnage de Joseph communique son attachement à sa tache, la tristesse que lui cause sa perte et sa détermination à la poursuivre. L’accent est plutôt mis sur l’intériorité dans le premier tableau, au moment d’installer la relation entre le petit Joseph et sa tache.

Le monde supérieur: Un ultimatum est présenté: rester emprisonné avec l’objet de ses désirs, ou y renoncer, mais être libre. La force mystique qui pousse la tache à disparaître et s’enfuir dans des mondes où les personnages portent le même nom que le protagoniste est également mise de l’avant.

Fond subjectif

Sensations: L’auteure insiste particulièrement sur les sens du toucher (sensation de la tache sur le visage de Joseph) et de la vue (voyage à travers plusieurs lieux).

Impressions: L’auteure semble avoir une impression d’isolement face à la réalité. Elle invite le spectateur à se réfugier dans un monde imaginaire. Les émotions qui y dominent sont surtout l’humour, l’absurdité (tous les Joseph d’un lieu à l’autre) et le désir de liberté.

Catégories conçues par l’intelligence: L’accent est mis sur les personnages et le lieu dans lequel ils se trouvent. Parfois, pour l’effet comique, l’écriture accentue un détail (« Papa, je peux avoir des biscuits?). De plus, l’objet de la quête du protagoniste se cache souvent sous la forme d’un petit détail (couverture, mélancolie, petit pays sur une carte…). La continuité est très importante dans le récit, puisque la tache passe d’une boîte à l’autre et que le petit Joseph la poursuit. La diversité prime sur l’unité, puisqu’on est présence d’une multitude de lieux et de personnages. Enfin, l’intériorité semble plus ou moins importante, puisque tout ce dont la narration fait mention, ou presque, sont des actions extérieures.

Fond esthétique

L’auteure se situe probablement non pas au-dessus de ses personnages, mais plutôt à-côté. Elle ne semble pas les regarder de haut, ni savoir exactement quelle est la réponse à leur quête. La narration fait simplement en sorte de placer le spectateur dans la même situation que s’il accompagnait le petit Joseph dans ses péripéties. Ces dernières et le voyage oniriques dans lequel elles prennent placent pourraient être perçues comme représentant en réalité un voyage au coeur de soi à la poursuite de quelque chose d’immatériel.  Le protagoniste, et surtout sa tache de naissance, on sans doute une signification symbolique.

En effet, la tache passe de l’état de couverture à celui de culpabilité et condamnation sans appel, en passant par le petit pays, la mélancolie d’un artiste, et le gros poisson-monstre. Il s’agit donc d’un objet, au début réconfortant, qui peu à peu devient cause de malheur, jusqu’à rendre Joseph prisonnier d’une boîte. Par contre, la signification exacte de ces divers états reste floue, probablement intentionnellement, car plusieurs objets des désirs humains finissent par mener ces derniers à leur perte.

Thèmes du texte

On sent la présence de l’esthétique du conte dans l’écriture. Les thèmes de l’inabouti, de l’emprisonnement, de la quête de liberté et de voyage intérieur sont aussi abordés, sans doute pour pousser le spectateur à remettre en question sa propre quête, à savoir si c’est réellement la bonne.

Style de l’auteure

Niveau sémantique: Bien que le texte soit parsemé de métaphores et de champs lexicaux de la magie, du voyage et du rêve, la métaphore filée de la tache et de ce qu’elle devient au fil de l’évolution du récit me semble être la figure prédominante dans l’écriture au niveau sémantique. Le ton est celui du conte, avec le lyrisme et le ludique que cela implique.

En ce qui a trait aux références extérieures, on dénote une transtextualité fortement teintée d’humour. En effet, Vidal met son personnage dans une situation peu commune, où il explore des univers faisant chaque fois allusion à un nouveau personnage s’appelant Joseph. Ce thème récurrent qu’est le prénom unit le texte dramatique représenté à la Bible, aux livres d’histoire (Staline), à Kafka (Joseph K) et à Joseph Conrad (qui inspire une boîte où aucun personnage ne s’appelle Joseph, mais qui fait plutôt allusion à un roman de cet auteur) dans une intertextualité manifeste. Dans une moindre mesure, Joseph-Maurice Ravel et Joseph Cornell font également partie de cette transtextualité, puisqu’on les mentionne dans le texte, par contre, il ne s’agit pas ici de paraphraser un travail écrit par ces derniers, mais plutôt l’oeuvre de ces artistes dans laquelle évolue le protagoniste.

Niveau grammatical: L’auteure privilégie la simplicité des phrases, sans économie sur la fantaisie. Le travail se complexifie dans l’intention de différencier le style verbal de la narratrice de ceux des personnages.

Aspect pragmatique

L’objectif de raconter dans l’humour et la candeur une fable profonde et philosophique est atteint. L’effet produit sur le spectateur est celui de se faire raconter une histoire d’antan, qui est devenue avec le temps une légende onirique. L’identification ne semble pas être recherchée, puisque les péripéties sont racontées de manière distante, égalitaire.

Aspect scénique

Le spectacle

Les objectifs de mise en scène se fondent avec ceux de l’écriture, puisque ces deux aspects émergent de la même personne. On ne cherche pas tant ici à émouvoir, mais plutôt à mettre l’accent sur la poésie (du texte et des images), ainsi que de faire réfléchir à travers un second degré (encore une fois, tant au niveau du texte que de l’aspect visuel).

Les personnages

Le protagoniste, Joseph, a peu de rapports avec les autres personnages. Il est donc difficile de l’analyser, sinon en affirmant qu’il est constamment préoccupé par sa quête. Cette déduction est facile à tirer, compte tenu du fait que Joseph ne parle à un personnage que dans l’unique but de savoir où est sa tache de naissance. Il ne se laisse distraire par rien d’autre. Le seul rapport conflictuel que Joseph peut entretenir dans la pièce, c’est avec sa tache de naissance, qui poursuit un objectif à l’opposé de celui de Joseph, c’est-à-dire s’éloigner de lui.

Une fois le protagoniste et la quête de ce dernier ont été établis, il n’est pas aisé de recoller les autres morceaux du casse-tête du schéma actanciel. Les personnages que Joseph rencontre brièvement d’un tableau à l’autre peuvent difficilement être perçus comme des adjuvants, puisqu’ils sont plutôt témoins d’une poursuite, sans la faciliter, ni lui nuire. Seul Joseph Cornell fait exception à la règle, puisqu’il est à la fois le messager de l’antagoniste et l’adjuvant: il a créé la boîte qui met fin à la fuite de la tache, mais il annonce à Joseph que si sa quête doit réussir, il doit renoncer à sa liberté.

L’espace

L’espace physique est le bâtiment appartenant au NTE appelé l’Espace Libre. Ayant une architecture assez peu conventionnelle, puisqu’il s’agit d’une caserne de pompiers reconvertie en lieu de représentation, il est investi de fond en comble par les cinq micro-pièces du spectacle. Dans le cas de l’extrait analysé, on utilise la salle de répétition du NTE, au deuxième étage.

L’espace scénographique est plutôt contemporain, puisqu’on ne voit aucune scène surélevée, que les spectateurs sont sur le même niveau que l’espace scénique, et que la cage de scène est complètement absente. On a simplement affaire à un dispositif scénique posé dans une salle de répétition vide, dans un rapport frontal aux spectateurs.

L’espace scénique, quant à lui, est relativement restreint, puisqu’aucun comédien ne sort du décor. Tous les personnages sont présentés sous forme de marionnettes. L’espace scénique et le dispositif scénique sont donc un seul et même élément. Ce dernier a une forme rectangulaire; en lui sont pratiquées diverses ouvertures sur le plan bidimensionnel, qui, en profondeur, permettent l’action des tableaux. Chacune de ces ouvertures, ou boîtes, a sa propre scénographie, à savoir une chambre miniature, une crèche, un bureau, un décor de théâtre fait de fleurs, un bateau sur la mer, un centre de documents administratifs et un atelier de sculpteur. Une marionnette représentant le petit Joseph est présente dans chacune des boîtes. Les autres personnages sont représentés par d’autres marionnettes, s’ils ont à bouger, ou encore simplement par des illustrations collées sur le décor. Entre les ouverture, sur le « mur », une tapisserie aux couleurs vieillottes oscillant entre le brun, le rouge et le doré, est surmontée d’un haut parleur rappelant le mégaphone, ou le gramophone, duquel émane la narration et la musique. Cette esthétique de boîtes rappelle fortement le travail du sculpteur  Joseph Cornell, qui fait partie de l’histoire.

L’espace dramatique n’a pas de limites physiques, puisqu’il s’agit d’un imaginaire onirique dont les parties ont des rapports plutôt flous. On ne saurait dire si, dans l’espace dramatique, les différents tableaux se trouvent à une grande ou une petite distance les uns des autres.

Éclairages et sons

Une musique différente est proposée pour chaque tableau, ce qui a pour effet de donner une réelle impression de lieu complètement éloigné du précédent. Le choeur de l’armée rouge nous transporte dans la Russie communiste, alors que le piano de Joseph-Maurice Ravel nous donne l’impression d’être immergés dans un théâtre contemporain du musicien.

Les éclairages très simples sont tout simplement composés de petites ampoules qui n’éclairent que le tableau en jeu, afin d’établir que les autres univers n’existent pas dans le même espace-temps que celui dans lequel le protagoniste se trouve. Cela a pour effet de donner au mur le statut mystique d’Imagination personnifiée du petit Joseph.

Rapport au réel proposé

L’illusion n’est ici qu’esthétique, mais elle est si efficace qu’on se prend parfois à croire à l’histoire en oubliant sa signification plus profonde. Par contre, l’allusion est de loin l’aspect le plus important, puisqu’on fait constamment appel à la culture générale du spectateur en faisant référence à tous ces Joseph (ainsi qu’en utilisant, par exemple, une photo de Kafka pour personnifier Joseph K).

Le décor ne montrant pas complètement son artifice, mais ne cherchant pas non plus à tromper, et suggérant même une signification symbolique, et le personnage principal représentant surtout l’Humain de tous les humains plutôt qu’un individu anecdotique, on peut en déduire qu’il est surtout question de suggérer, par des images plus esthétiques que crédibles, une réflexion.

 

 

Voici un court-métrage réalisé par le sculpteur Joseph Cornell

 

 

1 commentaire (+ vous participez ?)

  1. Étienne Fortin
    Déc 28, 2010 @ 15:54:00

    Critère 1 | Validité et intérêt du choix de l’œuvre et des extraits | Note: 10/10
    D’accord d’accord, alors alors (comme le dirait Dumas), comment ne pas saluer une précision si précise et de justifications si justes? Excellente mise en contexte (auteur, bio, oeuvre, etc.), ramassée, ciblée, précise et pertinente. Découpage de votre oeuvre en parties extrêmement juste, qui suit vraiment la progression anecdotique et spectaculaire de l’objet. Regard pointu, détaillé et étoffé. Portion vraiment impressionnante! Grand rigueur, grande précision, tout cela dans une grande économie de mots et une capacité à aller à l’essentiel.
    __________
    Critère 2 | Pertinence et validité de l’utilisation des objets analytiques | Note: 20/20
    Votre choix d’utiliser une méthode croisée – de la plus traditionnelle aux fonds objectif, subjectif, esthétique, thématique – à la plus hybride par le style et le contenu des aspects davantage liés à la représentation – apparaît vraiment ingénieuse. Vous vous appuyez à la fois sur une méthode plus rigoureuse, pour vous permettre également de vous approcher davantage de la nature particulière de l’objet étudié, en enorgueillissant ladite méthode première d’observations d’ordre plus technique quant à la représentation. Proposition intéressante. Toute la partie «fonds et thèmes» vous permet une première lecture, un premier état de fait sur cet objet spectaculaire particulier. À partir de la portion «aspects», on se retrouve davantage dans une étude plus approfondie de chacun des éléments spectaculaires. Excellent passage du plus large au plus spécifique, qui témoigne d’une grande qualité de lecture: capacité de recul autant que de précision.
    __________
    Critère 3 | Qualité et profondeur de l’analyse, des interprétations faites | Note: 47,5/50
    «Le monde supérieur: Un ultimatum est présenté: rester emprisonné avec l’objet de ses désirs, ou y renoncer, mais être libre. La force mystique qui pousse la tache à disparaître et s’enfuir dans des mondes où les personnages portent le même nom que le protagoniste est également mise de l’avant.»: constituent d’excellentes premières pistes d’analyse. «La diversité prime sur l’unité, puisqu’on est présence d’une multitude de lieux et de personnages.»: autre piste tout à fait intéressante. Excellente lecture des enjeux: «En effet, la tache passe de l’état de couverture à celui de culpabilité et condamnation sans appel, en passant par le petit pays, la mélancolie d’un artiste, et le gros poisson-monstre. Il s’agit donc d’un objet, au début réconfortant, qui peu à peu devient cause de malheur, jusqu’à rendre Joseph prisonnier d’une boîte.». Solide lecture actantielle des personnages, à doubler peut-être par leurs figures scéniques (si petites soient-elles et si véritables soient-elles), afin de la compléter par encore un peu plus de nuances. Superbe lecture de l’espace, bien que la portion dramatique laisse un peu sur l’appétit, car rapide et un peu moins approfondie, alors qu’elle ouvre tout un monde de possibles. Excellente clôture sur les intentions possible se cachant derrière l’objet.
    __________
    Critère 4 | Bien-fondé des jugements et des perspectives énoncés | Note: 7,5/10
    Si les perspectives analytiques sont vraiment excellentes, vous ne réservez pas véritablement de portion «jugement» sur l’objet, afin d’en transmettre votre perception du fonctionnement et de l’atteinte de ses objectifs. La finale de l’analyse, «Rapport au réel proposé», entrouvre légèrement l’espace vers cet aspect, laissé un peu trop en veilleuse.
    __________
    Critère 5 | Respect de la méthodologie et qualité de la langue | Note: 10/10
    On ne peut pas en dire autant de tous, vraiment pas, mais il faut à tout prix souligner le souci du détail et la qualité de votre écriture: simple, précise, efficace, sans faille. Vous avez clairement pris le temps d’un relecture afin de conférer à l’ensemble un ton, une précision, une direction, visibles autant dans la démarche que dans le souci d’une écriture limpide et sans faute. Su-per-be!

    Note finale | 95/100

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